« Les changements climatiques sont là : ils affectent déjà nos vies et n’épargnent personne. Nous assistons à la montée des eaux, à la fonte des glaces, à la multiplication des événements météorologiques extrêmes, tandis que les espèces animales et végétales disparaissent inexorablement. Les sécheresses et inondations sont de plus en plus dévastatrices. Nos exploitations agricoles sont en danger. L’air que nous respirons est pollué. Le prix de nos factures énergétiques explose. Partout, dans les pays du Sud comme dans les pays du Nord, les populations vulnérables sont les plus exposées.

Obnubilés par les enjeux du court terme, les Etats et les acteurs économiques restent sourds aux innombrables cris d’alarme des plus fragiles, des scientifiques, des associations. Alors que les investissements nécessaires pour remédier à la catastrophe devraient être financés majoritairement par les plus aisés, les classes moyennes et les plus démunis y contribuent aujourd’hui de manière indifférenciée. La lutte contre les changements climatiques ne doit pas se faire au détriment des plus fragiles. »

Pour dénoncer des mesures insuffisantes pour garder le réchauffement sous contrôle, les recours en justice se multiplient dans le monde… Et la France n’échappe pas à la règle ! Les associations y travaillaient depuis longtemps, et au lendemain d’une conférence climat de l’ONU (COP24) qui a déçu par l’incapacité des Etats à renforcer leur action, quatre ONG plaignantes ont adressé lundi un document préalable au président Emmanuel Macron et au gouvernement, annonçant leur intention d’attaquer l’Etat français pour inaction climatique. Greenpeace, Oxfam, la Fondation pour la nature et l’Homme (FNH) et l’association Notre affaire à tous sont les chefs de file de cette action historique : « on pressentait l’issue de la COP24 », a expliqué Cécile Duflot à La Croix. « Même sur leurs engagements initiaux, les États n’arrivent pas à dégager des modes d’action, et notamment pas la France ». Les plaignants soulignent que la France, dont les émissions de GES sont reparties à la hausse en 2015, ne respecte notamment pas ses objectifs de court terme. Ils se fondent sur la Constitution et la Convention européenne des droits de l’homme, qui garantissent la protection des citoyens. Ils dénoncent aussi « une violation de plusieurs engagements de la France en matière de lutte contre le changement climatique au titre du droit international ».

Selon la procédure, l’État a deux mois pour répondre. Les ONG prévoient dans un second temps, en mars probablement, d’introduire un recours juridique devant le tribunal administratif de Paris. L’idée est de « le contraindre à agir », dit Cécile Duflot, pour Oxfam : « l’urgence et l’inaction l’exigent. Ce n’est pas anecdotique que des ONG, qui ont toujours participé aux négociations, au Grenelle… disent : maintenant ça suffit! »

Pour soutenir la demande de Greenpeace, Oxfam, la Fondation pour la nature et l’Homme (FNH) et l’association Notre affaire à tous, et montrer vous aussi à l’Etat votre mécontentement face à son inaction climatique, signez la pétition !